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Les différents traitements contre les verrues génitales

Les verrues génitales constituent la maladie sexuellement transmissible la plus répandue en France. En effet, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français a rapporté en 2007 une prévalence de 1% de la population sexuellement active. De son côté, la Société française de dermatologie soutient que chaque année, 107 nouveaux individus pour 100 000 sont victimes de verrues génitales, et que la tranche d’âge de 20 à 25 ans est la plus touchée par l’infection. Il faut savoir que l’infection au VPH (virus du papillome humain) est courante et n’entraîne pas forcément l’apparition de verrues, de cancers ou même de symptômes concrets. En réalité, la majorité des victimes du VPH ne présentent pas nécessairement de symptôme ni même de lésion. C’est la raison pour laquelle des tests sont systématiquement indispensables pour identifier la structure génétique du virus et déterminer le type d’infection. Dans ce dossier, nous allons décortiquer toutes les informations sur les verrues génitales pour vous aider à soigner ce type d’infection.

Tout savoir sur les verrues génitales

Les verrues génitales sont de petites excroissances cutanées qui apparaissent sur les organes génitaux. Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible (IST) causée par certaines souches du virus du papillome humain. Occasionnant douleur, inconfort et démangeaisons, les verrues génitales sont particulièrement dangereuses chez la femme car certains types de VPH peuvent également entraîner le cancer du col utérin et de la vulve. Comme nous l’avons dit en introduction, le VPH est la plus courante de toutes les IST : hommes et femmes sexuellement actifs sont tous vulnérables à ses complications, et en l’occurrence aux verrues génitales. Et bien entendu, un traitement est indispensable pour contrôler les complications de cette infection.

Il existe en fait plusieurs types de verrues génitales : les condylomes acuminés (apparence rosée ou grisâtre), les condylomes papuleux (lésions cutanées rosées), les condylomes plans (taches rouges ou roses autour de l’anus, visibles uniquement à l’aide d’une solution d’acide acétique), et le condylome de Buschke-Lowenstein (verrue bénigne).

Les signes annonciateurs des verrues génitales

Les verrues génitales se transmettent toujours via une activité sexuelle, qu’il s’agisse de sexe oral, vaginal ou anal. Cependant, les verrues génitales peuvent être si minuscules qu’elles ne sont pas toujours visibles à l’œil nu. Le sommet de ces excroissances, que l’on appelle aussi condylomes, peut ressembler à un chou-fleur et peut paraître lisse ou légèrement bosselé au toucher.

Chez l’homme, les verrues génitales peuvent apparaître sur le pénis, le scrotum, sur l’aine, sur les cuisses, ainsi qu’à l’intérieur ou autour de l’anus. En revanche, chez la gente féminine, elles apparaissent souvent à l’intérieur du vagin ou de l’anus, sur le col de l’utérus, ainsi qu’à l’extérieur du vagin ou de l’anus. Il arrive également que des verrues génitales apparaissent sur les lèvres, dans la bouche, sur la langue ou dans la gorge d’un sujet ayant eu un contact sexuel oral avec une personne infectée. Par ailleurs, même si aucun signe concret ne vous annonce l’apparition de verrues génitales, cette infection peut également occasionner des symptômes aussi divers que les pertes vaginales, les démangeaisons, le saignement ou la brûlure. Bien entendu, la douleur et l’inconfort sont fréquents lorsque les excroissances se développent ou se propagent.

Les causes des verrues génitales

Il faut savoir que 30 à 40 souches différentes du VPH affectent particulièrement les organes génitaux, mais seules quelques-unes occasionnent l’apparition des verrues génitales. Considéré comme le facteur d’IST le plus courant, le virus VPH est hautement transmissible par contact cutané. Ce virus est si courant que le Ministère de la Santé affirme que la plupart des hommes et femmes sexuellement actifs risquent de le subir à un moment donné de leur vie. Toutefois, le VPH ne conduit pas toujours à des complications cutanées comme les verrues génitales.

En outre, les organismes français traitant des verrues génitales ont établi un profil-type considéré à risque. Ainsi, les verrues génitales sont plus fréquentes chez les sujets :

  • âgés de moins de 30 ans,
  • qui prennent du tabac,
  • dont la défense immunitaire est affaiblie,
  • dont la mère a contracté le virus pendant l’accouchement.

Verrues génitales : des complications probables ?

On a toujours considéré le VPH comme la principale cause du cancer du col utérin. De plus, le virus peut également occasionner des complications précancéreuses des cellules du col de l’utérus, une pathologie que l’on appelle « dysplasie ». D’autres souches du VPH peuvent également provoquer un cancer du pénis, de l’anus et de la vulve, qui, bien sûr, est l’organe génital le plus vulnérable de la femme.

Le traitement des verrues génitales

Le diagnostic de l’infection implique une consultation médicale qui permet d’identifier les antécédents sexuels et leur impact sur l’état global du patient. Ce questionnaire inclut les symptômes que vous avez connus et les moments où vous avez eu des rapports sexuels non protégés. Votre médecin procédera également à un examen physique de toutes les parties susceptibles de contracter des verrues. Chez la femme, en particulier, sachant que les verrues se forment profondément dans son corps, le médecin devra procéder à un examen pelvien en appliquant une solution acide pour identifier facilement les verrues. Il arrive aussi que le professionnel de santé procède à un prélèvement de cellules sur col utérin afin de diagnostiquer la présence de VPH. Enfin, un test d’ADN peut également être indiqué en cas de cancer probable du col utérin. En effet, cette opération permettra d’identifier la souche de VPH chez la femme.

Comment traiter les verrues génitales ?

Il est vrai que les verrues génitales disparaissent souvent d’elles-mêmes avec le temps. Mais le VPH lui-même peut persister dans la circulation sanguine, ce qui pourrait entraîner sa propagation tout au long de la vie. Il est donc indispensable de contrôler les symptômes afin d’éviter la propagation du virus, même en l’absence de verrues visibles sur les parties génitales externes.

Outre l’élimination rapide des symptômes, des traitements sans ordonnance préalable contre les verrues génitales peuvent également soulager la douleur, les démangeaisons et les irritations associées, ainsi que réduire le risque de transmission du VPH par l’intermédiaire de rapports sexuels.

Les crèmes topiques

Les professionnels de santé recommandent souvent une crème topique sans ordonnance pour le traitement des verrues génitales. Cette variété de crèmes inclut le sinecatechin et l’imiquimod, dont les effets secondaires vont de la rougeur à la sensation de brûlure, en passant par les démangeaisons.

La cryothérapie

Ce procédé thérapeutique implique l’utilisation d’azote liquide pour geler les verrues génitales. En effet, l’azote provoque la formation d’une ampoule autour de chaque verrue afin de la faire disparaître avec la cicatrisation. La cryothérapie est une solution rapide et efficace qui nécessite parfois des traitements d’appoint. Et comme tout traitement, elle occasionne des effets secondaires, à savoir : douleur, renflement, légère sensation de brûlure…

L’électrodésiccation

Souvent privilégié pour le traitement de certains types de cancers de la peau, l’électrodésiccation consiste à brûler les verrues génitales à l’aide d’un courant électrique. Elle nécessite généralement une anesthésie générale, et le temps de guérison moyen se situe entre 4 et 6 semaines. L’électrodésiccation est largement considérée comme le procédé le plus efficace contre les verrues génitales : 94% des victimes de l’infection qui ont subi cette opération ont été guéries après 6 semaines de traitement régulier. Mais comme toujours, les effets secondaires ne sont pas négligeables : saignement, infection, cicatrices et décoloration de la peau peuvent apparaître au cours du traitement.

La chirurgie au laser

Cette opération chirurgicale utilise une lumière laser pour brûler les tissus de la verrue. Facultative, la chirurgie au laser peut être recommandée en fonction de la quantité et de la taille des verrues. Ainsi, les professionnels de santé ont recours à cette thérapie lorsque les verrues sont difficiles d’accès, insensibles à d’autres traitements ou encore trop importantes. Les effets secondaires de la chirurgie au laser incluent saignement, cicatrices, douleur et irritation cutanée.

Les remèdes fait-maison

Il faut savoir que les verrues peuvent être causées par différentes souches de VPH. Un mauvais choix de traitement pourrait donc faire plus de mal que de bien. Nous vous rappelons donc de consulter votre médecin avant de recourir à tout remède fait-maison.

Comment prévenir les verrues génitales ?

Les vaccins contre le VPH, baptisés Gardasil ou Gardasil 9 par les sphères scientifiques, peuvent protéger hommes et femmes des souches de VPH les plus courantes causant les verrues génitales et le cancer du col utérin. De son côté, le vaccin Cervarix protège contre le cancer du col de l’utérus, mais pas nécessairement contre les verrues génitales.

En règle générale, tout patient de moins de 26 ans peut se voir administrer le vaccin contre le VPH. Mais ce dernier peut aussi être utilisé dès l’âge de 9 ans sous la forme d’une série de trois administrations successives. Notons toutefois que le vaccin doit être administré avant que la personne ne devienne sexuellement active. En effet, il est avéré que le vaccin est efficace uniquement avant l’exposition au VPH. La règle veut alors que le meilleur de toute prévention consiste à utiliser des préservatifs lors des rapports sexuels.